DÉLIRANTE (LA)
Sensible à l'unité de la poésie, Fouad E-Etr a réuni dans cette collectioin, en même temps que ses poèmes et ses traductions de Synge et Yeats, Keats et Shelley, Cavalcanti et Dante, Bashô et Buson, des textes de Brodsky, Paz, Cioran, Schehadé, Pichette, Jünger et Genevaz, ses amis, comme de Goethe, Schiller et Heine, Schlegel et Novalis, Trakl et Rilke, Sappho, Gozzi et Borges, Camoëns, Góngora et Quevedo, reprenant des traductions célèbres de Nerval et de Roud, ou les confiant à des poètes ou à des traducteurs de talent comme Antoine Berman, Pascal Charvet, Florence Delay, Eurydice El-Etr, sa fille, Ann Grieve, Philppe Jaccottet, Frédéric Magne ou Martine de Rougemont.
Renouant avec une tradition séculaire, il unit aux poètes des peintres, qui discrèrement les suivent dans leurs méditations: Bacon, Balthus, Barthélémy, Botero, Janssen, Mason, Olivier, Pelayo, Picasso, Rouan, Seguí, Szafran, Topor ou Vallorz. En 1982, le Musée d'Art Moderne a consacré à La Délirante, au Centre Georges Pompidou, un exposition qui a eu un grand succès, et, parmi tant d'autres, La Médiathèque du Lamentin (Guadeloupe), en 1999, et la Bibliothèque historique de la Ville de Paris en 2000.
Mais ce qui distingue surtout La Délirante, c'est qu'elle repose sur un poète qui en assume, dans une totale indépendance - et fort dès ses débuts de l'amitié de Schehadé et de Saint-John Perse, de Cioran et de Gracq, de Paz et de Jünger - les choix poétiques, plastiques, typographiques, ce qui confère à son entreprise une cohérence qui ne cesse de se construire depuis bientôt cinquante ans. Composés en plomb, ces livres sont imprimés sur des presses typographique sur des papiers chiffon, et sont illustrés par des dessins le plus souvent réalisés pour La Délirante.