Montmartre, avant de devenir le temple de la pacotille et de la « croûte », n’était qu’un petit village viticole sur la route de Saint-Denis, peuplé de gens ordinaires, avec tous leurs travers et leur tendance aux bavardages et racontars, si chers à nos commères. L’arrivée des artistes à la recherche de locaux bon marché en a, peu à peu, fait la renommée artistique sans pour autant modifier les sujets de conversation. Les Bignoleries de la  Butte rassemblent des textes d’écrivains d’aujourd’hui et d’hier mettant en scène les personnages variés que nous côtoyons tous les jours.

Vous ferez tout d’abord la connaissance du milieu des transformistes, avec toute la sensibilité, l’humanité et même la violence qui lui appartient. Vous apprécierez la bonhomie, le bon sens et les brèves de comptoir du Captain Cap de retour de quelque croisade évangélico-alcoolisée parmi les tribus buveuses de bière. Vous suivrez les recherches d’un « reporter au  grand large » pour retrouver le propriétaire d’un billet de Loto. Vous entrerez enfin dans l’antre du peintre philosophe  Socrate, dont les pensées sont tellement tourmentées par Cupidon qu’il en met la Butte à l’envers.

 

La bignole est un oiseau échassier parfois muni d’une troisième patte en forme de balai. Il est volontiers rapporteur de rumeurs ramassées dans le ruisseau de la méchanceté humaine et possède un ramage caqueteur. De comportement souvent renfrogné, il vit dans un antre communément nommé « Loge », dissimulé derrière un rideau « sans teint », d’où émanent des effluves de ragoût de greffier.

L’origine du nom se trouverait dans l’univers carcéral où il aurait désigné un surveillant (maton ou celui qui mate) détenant les clefs, dérapant peu à peu vers l’appellation de concierge.

L’esprit de concierge qui consiste à se saisir de la moindre rumeur ou soupçon afin de les répandre sous forme de vérités premières nous semblait très évocateur. Nous avons donc décidé de rassembler une collection de petits récits, aussi improbables que crédibles sous le terme de Bignoleries.

Nous aurions pu sacrifier à la mode du « socialement correct » et moduler  notre titre de collection autour des noms préconisés de nos jours : Concierge, Gardienne etc … Essayez-donc !

 

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